La puissance des images au Proche-Orient ancien: lumières, couleurs, supports, échelles

Dans  le cadre des journées de l’histoire (Blois, RdV de l’histoire), dédiées cette année à la puissance des images, voici une table ronde sur le Proche-Orient ancien, SAMEDI 13 OCTOBRE, de 14h00 à 15h30, Espé, Salle 22:

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Les théories cognitives modernes ont mis en évidence les différences entre l’image et l’écrit, les premières saisies immédiatement et globalement (tous les éléments de l’image sont vus en même temps), les secondes plus lentes et successivement (un élément après l’autre). Ce caractère plus immédiat et globale des images en fait donc le véhicule privilégié du pouvoir politique et religieux pour la transmission de messages spécifiques exécutés par les artistes. Ainsi, contre une approche typologique, les images sont aujourd’hui considérées comme une source pleine de signification, surtout si contextualisée. Cette table ronde se propose de montrer aux enseignants, aux professionnels mais aussi à tout public intéressé la variété des pouvoirs et des messages des images au Proche-Orient ancien, en s’interrogeant notamment sur comment l’image s’appuie sur la diversité des matières et des mises en œuvre, sur quel rôle joue la lumière dans la compréhension plus ou moins dramatique du contexte, et sur combien les différentes échelles peuvent changer le message jusqu’à le déformer.

 

Astrid Nunn (Würzburg) : La couleur et ses effets sur les statues mésopotamiennes

Résumé: Nous pouvons dorénavant affirmer que les statues mésopotamiennes étaient peintes et que les tons ocres et rouges prédominaient. Forte de cette connaissance nouvelle je vais réexaminer l’emplacement et l’environnement des statues du point de vue de la lumière, de l’effet de la couleur et de leur visibilité.

 

Béatrice Muller (CNRS, Nanterre): Peinture murale, relief glaçuré, nacre : quelles modulations de la puissance des images?

Résumé: Panneaux de mosaïque en coquille – nacrée ou non – à sujets miniaturisés d’un côté, décor architectural plat ou en relief de l’autre : comment – si l’on met de côté la question de l’échelle – l’image s’appuie sur la diversité des matières et des mises en œuvre pour faire jouer couleurs, contrastes et éclat en Mésopotamie entre le IIIe et le Ier millénaire av. J.-C.

 

Sophie Cluzan (Musée du Louvre): Sceaux-cylindres et programmes iconographiques des royaumes du IIIe millénaire

Résumé : La fin du 4e millénaire marque un tournant décisif dans le développement de l’utilisation des images, une évolution concomitante de l’invention de l’écriture. Différents supports font alors preuve d’une relative homogénéité thématique, en dépit d’évidentes spécificités, lesquelles sont en réalité plutôt conditionnées à la taille et à la forme desdits supports.
Les trois premiers quarts du IIIe millénaire proposent à leur tour une approche fonctionnelle que l’on a coutume de penser plus restrictive, fondée sur des associations préférentielles entre supports et images. Une certaine spécialisation a ainsi souvent été reconnue et analysée comme mettant en évidence une plus grande attention portée à la fonction du support dans le développement des programmes iconographiques. Bien que cette vision reste partiellement exacte, de nouvelles découvertes remettent en question cette approche typologique et exclusive de l’image. L’exposé s’attachera à présenter cet état de la question, notamment au travers de l’étude des sceaux-cylindres, un type de support particulièrement symbolique et spécifique. En se concentrant plus précisément sur le corpus constitué par les sceaux des souverains des différents royaumes compris entre 2900 et. 2300 av. notre ère, notre approche tentera parallèlement de dégager de possibles spécificités régionales au sein du vaste ensemble syro-mésopotamien.

 

Laura Battini (CNRS, Collège de France): Les images de violence sur stèles, terre cuites et sceau-cylindre au IIe mill

Résumé: Comment l’image se décline-t-elle sur différents supports? Cette communication concentrée sur les images de violence envisage les différences existantes entre stèles, terres cuites et sceaux–cylindres imposées par le support (échelle, couleurs, lumière) mais aussi par les finalités et les publics auxquels ces images étaient adressées.

Ce contenu a été publié dans Divers, Événements, Mondes mésopotamiens par Laura Battini. Mettez-le en favori avec son permalien.

A propos Laura Battini

Chargée de recherche au CNRS (UMR 7192), Archéologue

-Directrice de la revue الشرق Ash-sharq (Bulletin of the Ancient Near East: Archaeological, Societal and Historical SHort and Quick ARticles), Oxford.
-Directrice de la série Archaeopress Ancient Near Eastern Archaeological Series, Oxford.
-Rédactrice en chef du blog Sociétés humaines du Proche-Orient ancien (https://ane.hypotheses.org/)

Thèmes de recherche: Terres cuites, Iconologie syro-mésopotamienne, Guerre, Architecture/Urbanisme.

Membre: de l’ApAhAu (Association des Professeurs d’Archéologie et Histoire de l’Art des Universités) ;
de la SoPAHU (Société des Professeurs d’Histoire Ancienne des Universités);
de l’IAA (International Association for Assyriology);
de l’ AOS (= American Oriental Society);
de l’ASOR (=American School of Oriental Research)

ORGANISATION DE 5 COLLOQUES INTERNATIONAUX ET 14 WORKSHOPS:
Les colloques:
-Paris, 9-10 novembre 2017 : Bodies in Stone and Clay: Perception and Images of Living Beings in the Mesopotamia. Co-organisatrice : Anne-Isabelle Langlois (UMR 7192).
-Lyon, 4-5 novembre 2016 :Persona : The Power of Human Image in the Ancient Near East.
-Lyon, 4 décembre 2012: Iconographie de la guerre dans le monde syro-mésopotamien, IIIe-Ier mill av. J.-C.».
-Lyon, 1er et 2 décembre 2006 : Les armées au Proche-Orient ancien. Co-organisateur : Philippe Abrahami
-Lyon, 8-9 novembre 2002 : Médecine et médecins au Proche-Orient ancien. Co-organisateur : Pierre Villard.
Les Workshops:
depuis 2006 jusqu’à aujourd’hui (liste disponible sur mon site)

 

Médiation scientifique: conférences-débat, cafés-arkéo, ateliers pratiques (tablettes, sceaux, fouilles archéologiques), blogs, presse écrite.

Publications:
LIVRES ÉCRITS
  -L. Battini, L’espace domestique en Mésopotamie de la IIIe dynastie d’Ur à l’époque paléo-babylonienne, BAR S 767. Oxford : Archaeopress, 1999.
-L. Battini et V. Grandpierre, La Syrie, Paris : Éditions Peuples du Monde, 1996.
-L. Battini, Les déesses mères. D’Ishtar à Marie, sous presse, 2021.

LIVRES ÉDITÉS
-L. Battini, A. Broidy and S. Steadman (eds.), No Place Like Home, sous presse, 2021.
-Ph. Abrahami et L. Battini (éds), ‘Ina dmarri u qan ṭuppi. Par la bêche et le stylet !’, Culture et Société paléo-babylonienne. Mélanges offerts à Olivier Rouault, Archaeopress Ancient Near Eastern Archaeology 5, Oxford, Archaeopress, juillet 2019.
-L. Battini (éd), Making Pictures of War: Realia et Imaginaria in the Iconology of the Ancient Near East, Archaeopress Ancient Near Eastern Archaeology 1, Oxford, Archaeopress, 2016.
-L. Battini (éd.) Maisons urbaines au Proche-Orient ancien : Construire, vivre et mourir dans la maison, n. 332 (mars-avril 2009), éditions Faton, 2009, ISSN 1141-7137.
-Ph. Abrahami et L. Battini (éds), Les armées au Proche-Orient ancien, IIIe et Ier mill., Actes du colloque de Lyon, BAR IS 1885, Oxford, 2008.
-L. Battini et P. Villard (éds.), Médecine et médecins au Proche-Orient ancien, Actes du Colloque International de Lyon, 8-9 novembre 2002, BAR S 1528, Oxford, 2006.

CHOIX D’ARTICLES
-L. Battini « A New Analysis Protocol for the Studying of Ancient Terracottas », Ash-sharq 5 (2021): 58-73.
-L. Battini, « Light as Experience: Rethinking Neo-Assyrian Reliefs in Their Architectural Context », Ash Sharq 3/2 (2019) : 69-104.
-L. Battini, « Consented Violence in the Collective Memory: the Lachish Case from Epigraphical and Iconographical Data », Semitica 61 (2019) : 337-371.
-L. Battini, « 
Consented Violence in Mesopotamia: from Factuality to Representation”, Ash Sharq 2/1 (2018) : 50-76.
-L. Battini, « The Hippodamian Plan: a Mesopotamian Origin? ”, Ash Sharq 2/1 (2018) : 94-101.
-L. Battini, « Ritual, Magic, Factuality: Another Look at the Ancient Destruction of Monuments », NABU- Nouvelles Assyriologiques Brèves et Utilitaires 2018/32.
-L. Battini, « Religious Private Practices from Old-Babylonian Ur », in R. de Boer and J. G. Deckersen (eds), Private and State in the Ancient Near East. Proceedings of the 58° RAI, 16-20 July 2012, Leiden : 89-108. Winona Lake : Einsenbrauns, 2017.
-L. Battini, « L’épiphanie divine en Mésopotamie a travers les terres cuites », Akkadica 138 (2017) : 69-106. Bruxelles.
-L. Battini, « Les portes urbaines mésopotamiennes : dynamique militaire et utilitaire », Revue internationale d’histoire militaire ancienne, n° 3, 2016 : 223-247.
-L. Battini, « Relecture de la plaquette IB 1956 : les fonctions des plaquettes et l’échange entre productions populaire et officielle », AfO 53, 2015 : 67-72.
-L. Battini, « How better Understanding of Ritual Practises can help the Comprehension of Religious Feelings ? », N. Laneri (ed), Defining the Sacred. Approaches to the Archaeology of Religion in the Near East, Oxford and Philadelphia, 2015 : 176-183.
-L. Battini, « Famille élargie ou famille nucléaire ? Problèmes de démographie antique » in L. Marti (éd), Proceedings of the 55 RAI, Paris 6-9 juillet 2009, 2014 : 3-26.
-L. Battini, « Time ‘Pulled Up’ in Ashurnasirpal’s Reliefs », in L. Feliu, J. Llop, A. Millet Alba, and J. Sanmartín (éd), Time and history in the ancient Near East. Proceedings of the 56th Rencontre assyriologique internationale at Barcelona 26–30 July 2010, 2013, Winona Lake, p. 35-46.
-L. Battini, « The Eastern Tigris Region in the First Half of the Second Millennium B.C. », P. Miglus & S Mühl (éds), Between the Cultures: The Central Tigris Region in Mesopotamia from the 3rd to the 1st Millennium B.C., Conference at Heidelberg, 22-24 january 2009, Heidelberger Studien zum alten Orient – Band 14, Heidelberg, 2011, p.111-141.
-L. Battini, « Des méthodes pour une maison : analyse des théories archéologiques appliquées à l’architecture du Proche- Orient ancien », Syria 87 (2010), p. 3-19.
-L. Battini, « La conception des animaux domestiques et des animaux de compagnie dans la Mésopotamie d’époque historique », Actes du colloque tenu le 16 mai 2008 à l’Institut Catholique de Paris, Res antiquae VI, Éditions Safran, Bruxelles, 2009, p. 169-196.
-L. Battini, « Le tissu urbain de Nuzi : nouvelles perspectives », Nuzi and the Hurrians SCCNH 18, éditeur Eisenbraun, Winona Lake, 2009, p. 637-663.
-L. Battini, « La terre cuite IB 1967 ou peut-on lire les images coroplastiques à travers les textes ? », Iraq 71 (2009), London, p. 125-138.
-L. Battini, « Quelques considérations sur la topographie de Babylone », Ah Purattim 2, Lyon, 2007, p. 281-297.
-L. Battini, « La déesse aux oies : une représentation de la fertilité ? », Revue d’Assyriologie et d’archéologie orientale 99, Paris, 2006, p. 57-70.
-L. Battini, « Construction royale, construction privée: la maison B 59 de Larsa » coécrit avec Y. Calvet (Directeur des recherches au CNRS, UMR 5133- Archéorient), Iraq 65, Londres, 2003, p. 131-141.
-L. Battini, « Réflexions sur les noms des portes urbaines en Mésopotamie », dans Sha tudu idu. Estudios sobre las culturas antiguas de Oriente y Egipto. Homenaje al Prof. Angel R. Garrido Herrero, ISIMU 2, Madrid, 2001 (mais daté de 1999), p. 31-46.
-L. Battini, « Les portes urbaines de la capitale de Sargon II: étude sur la propagande royale à travers les données archéologiques et textuelles », J. Prosecky (éd.), Intellectual Life of the Ancient Near East. Papers Presented at the 43rd Rencontre Assyriologique Internationale, Prague, 1998, p. 41-55.
-L. Battini, « Un exemple de propagande néo-assyrienne: les défenses de Dur-Sharrukin », Contributi e Materiali di Archeologia Orientale n.6, Rome, 1996, p. 217-234.